SALUTATIONS ET PRIÈRES

Parfois, lorsqu’on entend : « Dans la vie, il ne faut faire confiance à personne », un léger sourire apparaît malgré tout sur mes lèvres.

Cette phrase est à la fois audacieuse et souvent prononcée depuis un endroit blessé, je le sais. 🙂

Oui, la confiance peut se briser facilement.
Oui, certaines personnes ne la méritent pas.

Mais peut-on vraiment vivre sans jamais faire confiance ?
Comment celui qui ferme son cœur pourrait-il trouver la paix ?

Nous devons apprendre à faire confiance.
Mais avec conscience et discernement, en choisissant à qui et jusqu’où nous l’accordons.

Dans notre enfance, on nous disait : « Si tu fais confiance, tu es bon ; si tu inspires confiance, tu es encore meilleur ».

Avec le temps, nous avons compris que la bonté seule ne suffit pas ;
le véritable défi réside dans où, comment et à qui nous transmettons notre bienveillance.

En vivant parmi les autres, nous avons souvent constaté qu’on cherche les défauts partout.
Du mot prononcé à l’action entreprise, jusqu’au moindre regard, certains attendent la moindre erreur pour la souligner.

Ils ne voient pas le cœur, ignorent les intentions ; ils amplifient les fautes.
Hélas, c’est une habitude courante.

Certains abusent de la confiance, doutent de la sincérité,
et attendent le plus petit faux pas pour dire : « Voilà la vraie nature de cette personne ».

Autrefois, nos portes étaient ouvertes, non seulement celles de nos maisons, mais aussi celles de nos cœurs…
Nous vivions avec de bonnes intentions, espérant que tout le monde agirait comme nous.

Mais la vie nous a appris que tout le monde ne pense pas de manière aussi pure.
Certains viennent non pas pour partager, mais pour observer ce qu’ils peuvent obtenir.
Certains voient l’ouverture comme une faiblesse.

C’est ainsi que naît la prise de conscience : la confiance ne peut être aveugle.

« Être prudent n’est pas de la naïveté, c’est de la sagesse. »
La prudence peut parfois être perçue comme une timidité naïve,
mais elle est en réalité un guide de raison et d’intelligence.

Le Prophète (paix et bénédictions sur lui) disait : « Attache ton âne et ensuite fais confiance à Dieu. »
Ce n’est pas seulement un conseil pratique, c’est une véritable philosophie de vie.

Il est beau de faire confiance, mais une confiance sans précaution n’est rien d’autre que de la naïveté.
Chacun doit d’abord tracer ses propres limites, puis s’ouvrir avec discernement aux intentions des autres.

Mais prendre des précautions ne doit jamais souiller la confiance.
Car la confiance reste l’un des trésors les plus précieux.

L’enjeu est de garder la bonté intacte, tout en sachant à qui et comment la manifester.

Conserver sa bonté malgré les mauvaises intentions est le courage véritable de notre époque.
Si tu restes honnête quand tous trichent, et introspectif quand tous critiquent, c’est là que naît le vrai caractère.

La confiance ne se distribue pas au hasard.
Elle se donne avec conscience.

Cela ne signifie pas que nous cesserons de faire confiance.
Non.
La méfiance conduit à la solitude.

L’essentiel est de savoir à qui et comment faire confiance.
Faire confiance ne signifie pas croire tout le monde ; c’est rester soi-même malgré tout.

Faire confiance n’est pas une faiblesse, c’est un choix.
Un choix sincère, mesuré, sans perdre son cœur…

Et parfois, rester bon malgré le mal, voilà la plus grande bonté.

C’est pourquoi nous continuons de faire confiance.
Pas à tout le monde, mais malgré tout le monde.

Même si les mauvaises intentions existent, nous refusons de laisser notre cœur se ternir.
Nous voulons rencontrer des personnes qui, en croisant leur regard, nous font dire : « heureusement ».

Faire confiance n’est pas facile, mais rester digne de confiance reste infiniment précieux.

Salutations et prières.