D’un Soir Béni à une Nuit Bénie
Un jour, un vieux chef indien, assis devant sa cabane, observait avec son petit-fils deux chiens-loups qui se battaient non loin de là.
L’un était tout blanc, l’autre entièrement noir.
L’enfant les voyait depuis toujours ; ils étaient toujours là et ne quittaient jamais leur place.
Un jour, curieux, il demanda à son grand-père :
« Grand-père, pour protéger la cabane, un seul chien suffirait. Pourquoi en élèves-tu deux ? Et pourquoi l’un est noir et l’autre blanc ? »
Le vieux chef, avec un sourire plein de sagesse, caressa doucement l’épaule de son petit-fils et répondit :
« Ils sont pour moi des symboles, mon enfant. Le symbole du bien et du mal… Dans l’âme humaine, ces deux forces luttent sans cesse, comme ces chiens. Chaque fois que je les regarde, je m’en souviens. »
L’enfant réfléchit un moment, puis demanda avec curiosité :
« Et selon toi, lequel gagne ce combat ? »
Le vieux chef, les yeux brillants de sagesse, répondit :
« Celui que je nourris le mieux, mon enfant. »
Cette ancienne leçon résume en réalité l’essence de la vie humaine.
Car l’homme fait grandir dans son existence ce qu’il nourrit en lui.
Celui qui nourrit l’amour, multiplie l’amour ; celui qui nourrit la haine, multiplie la haine.
Celui qui fait le bien récolte le bien ; celui qui fait le mal en subit d’abord lui-même les conséquences.
Le Bien et la Responsabilité
Chaque être humain, arrivé à la maturité, porte la responsabilité de ses actes.
Choisir le bien ou le mal dépend de sa propre volonté.
Mais quel que soit le choix, les conséquences retombent sur lui-même.
Notre religion nous rappelle également cette vérité.
Dans le Coran et les hadiths, le bien est encouragé et les mauvais comportements sont interdits.
En particulier, « rappeler une faveur » — c’est-à-dire faire sentir à l’autre le poids d’un bienfait offert — est considéré comme l’un des plus grands péchés.
Le Prophète (s.a.w.s.) a dit :
« L’imposteur, l’avare et celui qui rappelle ses bienfaits n’entreront pas au Paradis. »
Cet avertissement nous enseigne que la vraie bonté doit se faire avec sincérité, et non pour l’ostentation.
Nos ancêtres l’ont exprimé par ces paroles :
« Fais le bien et jette-le à la mer ; si le poisson ne le sait pas, le Créateur le sait. »
« Faire du bien à celui qui fait du bien est à la portée de tous, mais faire du bien à celui qui fait du mal est
la vertu des véritables hommes. »
Le véritable bien se fait sans rien attendre en retour.
Quand la main gauche ignore ce que donne la main droite, c’est là que l’on atteint la sincérité.
Le Sort du Bien et du Mal
Dans les hadiths, il est dit :
« Allah le Très-Haut ne regardera pas trois personnes, et un châtiment douloureux les attend : celui qui
marche avec arrogance en traînant ses vêtements, celui qui rappelle ses bienfaits, et celui qui vend sa
marchandise par de faux serments. » (Mouslim, Nasaï)
« Le Jour du Jugement, Allah le Très-Haut ne regardera pas avec miséricorde quatre personnes : celui qui
est ingrat envers ses parents, celui qui rappelle ses bienfaits, celui qui boit sans cesse du vin, et celui qui renie le destin. » (Ibn Adiy)
« Allah le Très-Haut déteste trois sortes de personnes : celui qui rappelle ses bienfaits, celui qui est
orgueilleux, et le commerçant qui jure sans cesse. » (Hakim)
Ces hadiths montrent clairement que le fait de rappeler ses bienfaits mène l’homme à la perdition, ici-bas comme dans l’au-delà.
Comme l’a dit le vieux chef indien : dans la vie, le chemin que nous suivons dépend de ce que nous nourrissons en nous.
Le bien comme le mal sont notre propre choix.
Mais seul un cœur nourri de bonté trouve la paix, tandis qu’un cœur nourri de mal finit dans la perte, ici-bas et dans l’au-delà.
Ainsi, l’homme doit comprendre que chacun de ses actes revient en réalité vers lui-même.
Car on récolte ce que l’on sème.
Alors, il est de notre devoir de toujours nourrir le bien et de laisser mourir le mal de faim.
C’est le chemin le plus juste, pour ce monde comme pour l’au-delà.
Avec paix et prières.