En rangeant notre maison, j’ai trouvé une petite valise marron, juste au-dessus de l’armoire à vêtements.

Elle semblait être là depuis des années, oubliée, et pourtant, en ouvrant son couvercle, j’ai découvert des

cassettes soigneusement rangées, comme si elles m’attendaient patiemment.

Je les ai touchées avec des mains tremblantes et me suis murmuré : « C’est moi qui vous ai laissées ici… » Comme si c’était hier…

Avant mon mariage, j’avais commencé à lire le Coran dans notre petite mosquée de village.

Je n’avais lu que quelques pages.

Puis, en novembre, je me suis mariée, le cœur rempli d’excitation et d’anticipation pour cette nouvelle vie.

En préparant ma valise, j’avais soigneusement placé mes broderies, coussins et parures de lit, chaque pièce portant des heures de travail et de soin.

Mais, sans m’en rendre compte, j’avais laissé le guide le plus précieux de ma vie, le Coran, dans notre village.

Chez nous, nous n’avions qu’un seul Coran, que ma mère lisait avec dévotion

. À cette époque, on parlait beaucoup plus des trousseaux des filles que de leur foi… et malheureusement, cela reste parfois vrai aujourd’hui.

Pourtant, la vraie valeur réside dans le cœur et le comportement d’une personne, pas dans ses possessions matérielles.

Plus tard, lors d’une visite chez des amis, quelqu’un frappa à la porte : « Nous distribuons des Corans gratuitement, voulez-vous en prendre un ? » Ce jour-là, je n’avais pas d’argent, mais je reçus un magnifique Coran.

Je l’ai placé dans un coin spécial dès mon retour à la maison.

Les années ont passé rapidement.

Entre élever trois enfants, gérer les tâches ménagères, les difficultés financières et le travail, je trouvais toujours des excuses pour ne pas lire le Coran.

Mon mari, lui, n’était pas d’un grand soutien.

Mais j’ai réalisé plus tard que toutes ces excuses n’étaient que des distractions ; rien ne peut empêcher de se rapprocher du Coran.

Grâce à une amie, j’ai découvert le mukabelé : une pratique où l’on suit le Coran sur cassette en groupe. Ce fut une révélation.

Le Coran ne m’en voulait pas pour mes années d’absence ; il m’a accueillie comme si je n’étais jamais partie.

Le sentiment de joie et de paix intérieure que j’ai ressenti était indescriptible.

Un jour, j’ai osé demander aux propriétaires d’un ensemble de cassettes s’il était possible de les emprunter pour continuer ma lecture chez moi.

Avec une grande générosité, ils me les ont confiées.

Ce geste m’a rappelé la bonté des gens et la miséricorde de Dieu.

Aujourd’hui, en tenant à nouveau ces cassettes entre mes mains, tout semble si proche, comme si c’était hier.

Les épreuves de la vie, les pertes et les obstacles ne devraient jamais nous éloigner de notre objectif principal : suivre le guide du cœur.

Avec une intention sincère, la foi et le courage, Dieu nous montre toujours le chemin.

Le véritable trousseau d’une vie n’est pas matériel, mais spirituel.

Les défis peuvent devenir des opportunités, pourvu que l’on reste patient et déterminé.

Dans ce monde moderne, nous devons également être reconnaissants pour les facilités et les ressources que nous offre la vie.

Alhamdoulillah.